À l’aube de mes 40 ans, j’ai pris une claque monumentale. Une de mes filles m’a dit :"Ce que tu fais pour moi, tu le fais pour toi en fait. Je t’ai rien demandé, et si je finis sous les ponts, c’est mon choix, c’est ma vie."
Oh putain. À cet instant précis, tout s’est effondré en moi.
J’ai passé ma soirée à pleurer, laissant couler toutes les larmes que mon corps pouvait contenir. Puis, épuisée, je me suis endormie dans les bras de Monsieur Ours, toujours fidèle au poste. ❤️
Mais avant ça, j’ai traversé un tsunami d’émotions : tristesse, colère, injustice, rage, trahison, et cette envie puissante d’abandonner.
Quand ton "pourquoi" s’effondre
Pendant longtemps, mes enfants ont été mon pourquoi, ma raison d’avancer, de me battre, de prendre des risques. Toutes mes décisions, je pensais les prendre pour elles. Mais la vérité, c’est que je me suis servie d’elles comme moteur pour donner du sens à ma vie.
Sans m’en rendre compte, je leur faisais porter un poids énorme :
La responsabilité de me rendre heureuse.
L’obligation d’être sages, d’éviter les vagues, de réussir à l’école, d’avoir une vie toute tracée.
L’interdiction d’être tristes ou en colère, parce que ça me faisait trop mal.
L’injonction d’être toujours heureuses, souriantes et positives, pour que je me sente accomplie.
Imagine deux secondes ce poids. 😞
Prendre conscience de mes schémas
Je réalise aujourd’hui que j’ai fait des enfants non pas pour le simple bonheur d’être mère, mais pour me sauver, pour donner un sens à ma vie, pour me réparer.
Et ça, c’est dur à regarder en face.
Merci à Khalil Gibran de nous rappeler que :"Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles du désir de Vie pour elle-même."
Tout ce que je croyais faire pour elles, je le faisais en réalité pour moi. Pour me rassurer, pour me donner la force de continuer.
Ce n’est ni bien ni mal. Mais aujourd’hui, ce fonctionnement ne me convient plus. Il y avait quelque chose de toxique et de malsain là-dedans. Et même si cette prise de conscience est douloureuse, elle est nécessaire pour réajuster, pour créer quelque chose de plus sain, plus aligné.
Reprendre la responsabilité de ma vie
Alors aujourd’hui, je fais un engagement envers moi-même :Créer cette putain de vie pour le pire et surtout pour le meilleur.Pour moi.
Je reprends à mes filles la responsabilité de me rendre heureuse. Ce n’est pas leur rôle. C’est à moi de m’offrir cette liberté, cette joie, cette réalisation.
La puissance de mes accompagnements vient de cette vérité
C’est ce travail intérieur, cette introspection honnête et parfois brutale, qui nourrit la puissance de mes accompagnements. Ce que je fais pour moi, je peux t’accompagner à le faire pour toi.
Alors, toi ? C’est quoi ton moteur ?
Est-ce qu’il est nourri par tes blessures, tes manques, tes peurs ?
Ou est-ce qu’il prend naissance dans la partie la plus élevée de toi-même ?
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